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Le fumeur de pipe : useur ou abuseur ?

 

 

Mais c'est quoi un vrai fumeur de pipe ? Qui peut se permettre de décider de qui est un VRAI fumeur de pipe et de qui serait un faux ? Aie, mon propos commence bien mal, comment vais je pouvoir me sortir de ce guêpier dans lequel je suis en train de plonger ? Peut être en parlant et en partant de la base, du tabac lui même.

Il y a deux façons de consommer du tabac, user et abuser.

 

Amusant d'ailleurs au niveau étymologique, selon Emile Littré :

 

 

USER (u-zé), v. a. :

 

    

1° Faire usage de ; l'emploi actif en ce sens est ancien, et n'a été conservé qu'en termes d'eaux et forêts : User une vente, en faire l'exploitation.

    

2° Par extension du sens de se servir, consommer les choses dont on se sert. J'use beaucoup de charbon, d'huile. Elles ont usé, depuis que nous sommes ici, le lard d'une douzaine de cochons [pour faire des pommades], MOL. Préc. 4.

    

3° Détériorer imperceptiblement les choses en les diminuant à force de s'en servir. User ses souliers. Je te promets cet habit-ci, quand je l'aurai un peu usé, MOL. Scapin, III, 2. Ce sont les chemises d'un certain marquis de Floribel, dont Champagne et moi usons le linge, tandis que les gens du marquis usent celui de notre maître, LEGRAND, Galant cour. sc. 13.

    

4° Fig. Détruire peu à peu tout ce que l'on compare aux objets matériels que l'usage détériore. J'ai tout vu, tout fait, tout usé, BEAUMARCH. Mar. de Fig. v, 3. Cependant jouissons ; l'âge nous y convie ; Avant de la quitter, il faut user la vie, A. CHÉN. Élég. XXV. J'userai jusqu'au bout la trame de ma vie ; Cet effort est plus grand que celui de mourir, M. J. CHÉN. Gracques, III, 12. Avec elle [l'étude], on traverse les mauvais jours sans en sentir le poids, on se fait à soi-même sa destinée, on use noblement sa vie, AUG. THIERRY, Dix années d'études, préface. Enfin quand ce héros du suprême mystère [l'Antechrist] Aura de crime en crime usé ses noirs destins.... V. HUGO, Odes, IV, 13.

    User ses ressources, les prodiguer et les affaiblir. L'effort qu'il venait de faire pour atteindre Moscou avait usé tous ses moyens de guerre, SÉGUR, Hist. de Nap. VIII, 7.

    User sa jeunesse auprès de quelqu'un, passer sa jeunesse à servir quelqu'un.

    

5° Fig. Détériorer les forces d'une personne. Ses campagnes l'ont usé. Rien n'use tant un homme que les excès. Ce prince [Ptolémée Philopator] avait usé par son intempérance et par ses débauches un corps vigoureux et robuste, ROLLIN Hist. anc. Oeuv. t. VIII, p. 194, dans POUGENS.

    User ses yeux à force de lire, s'affaiblir la vue à force de lire. Il [David] use ses yeux à la lire [la loi] nuit et jour, BOSSUET Élévat. sur myst. XVIII, 8.

    

6° Diminuer par le frottement. User une pierre. User une pointe de couteau.

    Ancien terme de chirurgie. Consumer, corroder. Cette poudre use les chairs.

    

7° Fig. Amoindrir, affaiblir. Rien n'use tant l'ardeur de ce feu qui nous lie Que le fâcheux besoin des choses de la vie, MOL. Femm. sav. v, 5. C'est comme les longues maladies qui usent la douleur : les longues espérances usent toute la joie, SÉV. 11 juill. 1672.

    

8° Substantivement, il se dit des choses qui durent longtemps. C'est une marchandise qu'on ne peut connaître qu'à l'user. Certaines étoffes deviennent plus belles à l'user.

    Fig. La violence et l'injustice ne sont pas d'un bon user journalier, GRIMM, Corresp. t. I, p. 261.

    Fig. Cet homme est bon à l'user, plus on le connaît, plus on l'apprécie. Je doute qu'il [Pommereuil] soit aussi bon à l'user que votre intendant [de Provence], que vous aviez si bien apprivoisé, SÉV. 11 déc. 1675.

    On dit aussi : On ne connaît bien les gens qu'à l'user.

    

9° V. n. Faire emploi de, se servir de. Et, pour ne pas user vers vous d'un mot trop rude, Vous montrez pour Carthage un peu d'ingratitude, CORN. Sophon. I, 4. Usez d'un peu de vin, à cause de votre estomac et de vos fréquentes maladies, SACI, Bible, St Paul, 1re épît. à Timoth. v, 23. Vous me semblez tous deux fatigués du voyage ; Reposez-vous : usez du peu que nous avons, LA FONT. Phil. et Bauc. L'homme, qui ne croit posséder que lorsqu'il peut user et abuser de ce qu'il possède, BUFF. Ois. t. IX, p. 143.

    Absolument. Usez, n'abusez point, VOLT. Préc. de l'Eccl. User fait le bonheur, abuser le détruit, DELILLE, Imag. VI.

    En usez-vous ? se dit en présentant une tabatière ouverte, pour offrir du tabac. Le seul moyen dont il s'avisa pour cela, ce fut de tirer sa tabatière, et puis, me la présentant ouverte : Mademoiselle en use-t-elle ? me dit-il, MARIV. Marianne, 6e part.

    En usez-vous ? pour prenez-vous du tabac ? blâmé par Mme de Genlis, Mém. t. v, p. 91. On ne voit pas pourquoi ; en tous cas la locution est déjà dans Marivaux.

    User de sa femme, avoir avec elle des rapports conjugaux. Il n'usait de sa femme que très modérément, et après des préparations relatives à la santé de l'enfant, DIDER. Opin. Des anc. phil. (pythagorisme).

    

10° Fig. Il se dit de tout ce qui est comparé à un objet matériel dont on se sert. Avez-vous commandé, seigneur, qu'en ma présence Vos tribuns vers la reine usent de violence ? CORN. Sophon. IV, 3. La colombe aussitôt usa de charité, LA FONT. Fabl. II, 12. Il faut que ce que j'aime, usant de diligence, Fasse à ce que je hais perdre toute espérance, MOL. Éc. des maris, II, 14. Je l'ai vu, et ne croyez pas que j'use ici d'exagération, je l'ai vu vivement ému des périls de ses amis, BOSSUET Louis de Bourbon. La reine a usé chrétiennement de la bonne et de la mauvaise fortune, ID. Reine d'Anglet. En donnant sa puissance aux princes, Dieu leur commande d'en user, comme il fait lui-même, pour le bien du monde, ID. ib. Voyons comme tu sais user de la victoire, RAC. Alex. v, 3. Il faut, au lieu de force, user de finesse et de patience, attaquer l'erreur indirectement et sans paraître y penser, D'ALEMB. Lett. au roi de Pr. 30 avr. 1770.

    User bien ou mal de quelque chose, en faire un bon, un mauvais usage. Ptolémée : L'occasion vous rit, et vous en userez. - Cléopâtre : Si je n'en use bien, vous m'en accuserez, CORN. Pomp. II, 3. Vous avez mal usé de mon affection, ROTR. Bélis. IV, 9.

    

11° En user, agir, se conduire de telle ou telle façon. Ne cherchez point cette déesse [la Fortune], Elle vous cherchera : son sexe en use ainsi, LA FONT. Fabl. VII, 12. Je veux en user avec toi en père qui chérit sa fille, MOL. Princ. d'Él. II, 4. Et parce que j'en use avec honnêteté, Et ne le veux trahir, lui, ni la vérité, ID. Mis. v. 1. Je ne sais point encore comme ces gens de guerre en usent à l'égard des pauvres bourgeois, SÉV. 225. Mais mon injustice est extrême De me plaindre du goût que la cour a pour vous. Est-ce à moi d'en être jaloux, Lorsque, si j'étais roi, j'en userais de même ? CHAUL. Madrigal pour Mme D. Quelques reproches qui lui étaient revenus de la manière dont il en avait usé à l'égard de l'Académie.... FONT. Hartsoeker. Je vous sais très bon gré de passer votre hiver à la campagne ; on n'est bien que dans son château ; consultez le roi, c'est ainsi qu'il en use, VOLT. Lett. Mme de Florian, 12 oct. 1767. La multitude des livres effraye ; mais, après tout, on en use avec eux comme avec les hommes, on choisit dans la foule, ID. Lett. Thiriot, 12 juill. 1769.

    En user librement, familièrement avec quelqu'un, avoir avec quelqu'un une manière d'agir libre, familière. Je vous demande pardon si j'en use si librement, si familièrement avec vous.

    En user bien, en user mal avec quelqu'un, agir bien ou mal avec lui. Le maréchal de Saint-André est un jeune favori audacieux qui n'en use pas mieux avec moi que les autres, LA FAY. Princ. de Clèves, Oeuv. t. II, p. 133, dans POUGENS.

    

12° S'user, v. réfl. Se détériorer par l'usage. Ma culotte s'use en deux ou trois endroits, REGNARD, le Joueur, III, 7.

    Fig. Les royaumes du monde et toute leur gloire s'useront comme un vêtement, MASS. Avent, Bonh. des justes.

    

13° être diminué par frottement. Les marches d'un escalier s'usent à la longue.

    Fig Hélas ! la vie ne se passe que trop ; elle s'use partout, SÉV. 6 sept. 1675. Regarde autour de toi ; tout commence et tout s'use, LAMART. Médit. I, 5.

    

14° Perdre ses forces par les fatigues, les excès, etc. Sachez [Idoménée] que les rois s'usent toujours plus que les autres hommes, FÉN. Tél. IX. Par quels jeûnes cruels son corps s'est-il usé ? C. DELAV. Paria, II, 2.

    

15° Cesser de faire impression. Les plaisirs s'usent, la jeunesse vous échappe, la vie s'enfuit, MASS. Carême, Mot. de conv.

    

16° Devenir stérile en parlant des terres.

    

17° Perdre son crédit sur l'opinion. Bonaparte vacille, tergiverse, perd et s'use, Papiers saisis à Bareuth, p. 150.

 

REMARQUE :

    

 1. Dans le sens de se servir de, l'ancienne langue l'employait souvent activement ; et Régnier a encore cet emploi : Mille autres caresses Qu'usent à leurs amants les plus douces maîtresses, Élég. II.

    

2. En user pour agir est correct, parce qu'on dit user de quelque chose. Mais en agir, par lequel quelques-uns remplacent en user, ne se dit pas, vu qu'on ne dit pas agir de quelque chose.

 

HISTORIQUE :

 

    XIe s. Il est mult vielz, si ad sun tens uset, Ch. de Rol. XXXIX.

    XIIe s. Dunc comença sun cors durement à grever, Et les grosses viandes, chous e nes à user, Th. le mart. 93. Del meillur vin usout [usait] que l'um trover poeit, ib. 102.

    XIIIe s. Une estoire vielle et usée, BRUN. LATINI, Trésor, p. 483. Assises que il voudrent que fussent tenues et usées u royaume, DU CANGE, usuare. Se j'avoie mon jouvent [jeunesse] tout usé, Si sui-je riche et de moult haut parage, Qu'on m'aimeroit à petit de beauté, QUESNES, Romancero, p. 109. En larmes et en plors [j'] userai ma jouvente, AUDEFR. LE BAST. Romanc. p. 12. Mais celui qui le gaste et use [son avoir], Et après sa folie encuse, Qu'il la despendu sans mesure, Lai de l'ombre. Si doit on savoir c'on doit uzer des cozes louées selonc ce que on convenencha au louer, BEAUMANOIR XXXVIII, 2. Se je languis et au main et au soir, C'est qu'à li [elle] plait qu'ainsi j'use ma vie, Complainte douteuse, JUBINAL t. II, p. 255. Use de ton pain, tu seras frans, LEROUX DE LINCY, Prov. t. II, p. 433.

    XIVe s. Desirable chose, c'est user ou jouir de ce que l'on desire, ORESME, Éth. VI, 20. Coutume d'icelle ville [Tournay] usée et gardée de si lonc temps, qu'il n'est memoire du contraire, DU CANGE, usuare

    XVe s. Chers seigneurs, vous estes moult vaillans chevaliers et usés d'armes, FROISS. I, I, 320. Sire, vous estes notre capitaine et notre gardien, si devons tous obeir et user par vous, ID. I, I, 242. Si vous recommande Charles mon fils, et en usez ainsi comme bons oncles doivent user de leur neveu [Charles V à ses frères], ID. II, II, 70. Si se traïrent les plusieurs devers Jean Lyon, et lui demanderent conseil de celle chose, et comment on en pourroit user, ID. II, II, 52. Le duc d'Orliens et le duc de Bourbon userent la plus grant partie de leur vie en Engleterre, depuis ce temps, FENIN, 1415. Le povre homme use son cerveau, Et ne scet dont luy vient ce bien, Il songe, il pense ; est-il point mien ? COQUILL. Droits nouv. Usons les uns des autres librement ; Et que chascun sur ce boire excellent Lave son coeur de toute hypocrizie, BASSELIN, XL. Il usoit de ceste parolle au personnage propre [il disait cela à la personne même], COMM. I, 10.

    XVIe s. Si vostre plaisir est de me envoyer quelque lettre de change, j'espere n'en user que à votre service, et n'en estre ingrat on reste, RAB. Épi. 12. Vous me feriez tort sy vous n'usiez envers moy comme envers vostre mere, MARG. Lett. 126. Ce n'est à moy à qui l'on doibt user telles bourdes, ID. ib. 141. Je vous prie, mon nepveu, en user [de mon mari] comme de vostre propre frere, ID. ib. 165. Il n'affiert qu'aux grands poëtes d'user des licences de l'art, MONT. I, 166. Il y a plus de constance à user une chaisne qu'à la rompre, ID. II, 26. Il les appeloit du nom de compaignons, que nous usons encores, ID. III, 168. Ilz n'usent point de fondes en bataille, AMYOT, Thés. 5. Tatius le remettoit de jour à autre, et lui usoit tousjours de quelque desfaicte, ID. Rom. 36. Publicola mourut ayant usé ses jours en tout ce que les hommes estiment vertueux et honorable, ID. Publ. 40. Vous le voyez aller par la ville avec une pauvre robbe toute rompue et usée, ID. Arist. 62. Nourrir les chevaulx usez et rompus de travail en nostre service, ID. Cat. 11.

 

ÉTYMOLOGIE :

 

    Provenç et espagn. usar ; ital. usare ; verbe dérivé du latin usus, usage (voy. US 1).

 

Amusant de voir ici l'usage du tabac et celui de la femme se retrouver si proche…. Comme ce qui nous fait bien souvent sourire avec le côté tendancieux de dire que l'on apprécie une bonne pipe…

A ce sujet, a la fin du XVIII eme siècle, le métier de tourneur ou tailleur de pipe était en majeure partie exercé à Paris par des jeunes femmes qui venaient de province pour quérir fortune. La majorité des ateliers de l'époque se trouvaient à la lisière du bois de boulogne. C'est peut être de la qu'est née l'expression "tailler une pipe"… Autre analogie pour le moins surprenante, une enseigne de l'époque tres connue était "la mère Claude"….quelques temps plus tard une certaine Mme Claude se fera fortune avec les maisons de passe…Mais revenons à notre sujet.

 

ABUSER (a-bu-zé), v. n.

    

1° User mal, se prévaloir de. Ayant abusé de leurs talents. Abuser de l'ignorance de quelqu'un. Abuser cruellement de la victoire. Pour seconder les criminelles intentions d'un ami, lequel abusait de votre crédulité, BOURD. Pensées, t. II, p. 261. Vous croyez qu'abusant de mon autorité Je prétends attenter à votre liberté, RAC. Mithr. I, 2. J'abuse, cher ami, de ton trop d'amitié, ID. Andr. III, 1. Avez-vous prétendu que muet et tranquille, Ce héros qu'armera l'amour et la raison, Vous laisse pour ce meurtre abuser de son nom ? ID. Iph. I, 1. Et nos seuls ennemis, altérant sa bonté, Abusaient contre nous de sa facilité, ID. Brit. V, 3. La perfide abusant de ma faiblesse extrême.... ID. Phèd. V, 7. Et que de mon bonheur vous avez abusé Jusqu'à plus attenter que je n'aurais osé, CORN. M. de Pompée, III, 2. Prince, vous abusez trop tôt de ma bonté, ID. Nic. II, 3. Je vous remets ce droit dont j'allais abuser, VOLT. Orphel. V, 6. Vous ne voudrez jamais, abusant de mon âge..., ID. Brut. II, 4. Il abuse en ces lieux de son pouvoir fatal, ID. Sém. II, 1. Ils ont tous abusé de leur nouveau pouvoir, ID. Alz. II, 2. Depuis qu'aux cieux l'amour est retenu, De son beau nom vous abusez encore, MALFIL. Narc. I.

    

2° Absolument. Usez, n'abusez pas. L'homme est disposé à abuser.

    

Abuser de quelqu'un, ne pas se comporter avec lui comme il conviendrait. J'abuse de vous en vous entretenant si longuement de mes propres affaires. Abuser d'un domestique, le faire trop travailler. On dit dans le même sens abuser d'un cheval. Vous abusez d'une infinité de personnes en leur faisant accroire que les points sur lesquels vous essayez d'exciter un si grand orage sont essentiels à la foi, PASC. Prov. 17.

    

Abuser d'une fille, la posséder. Pour venger sa fille dont Roderic abusait, BOSSUET Hist. I, 11. Nous flétrissons du nom d'incestueux le frère qui abuse de sa soeur, VOLT. Métaph. 9. Alexandre VI était accusé d'abuser de sa propre fille Lucrèce, ID. Moeurs, 110.

    Abuser, v. n., se conjugue avec l'auxiliaire avoir.

    ABUSER, v. a.

    

1° Tromper. Abuser quelqu'un d'un vain espoir. Nous nous laissons abuser par les opinions du vulgaire. Ils sont grossièrement abusés, PASC. Prov. 11. La flamme de vos yeux.... Ne se lasse donc point.... d'abuser les voeux dont elle est désirée, MALH. IV, 3. Car, sans le revenu, l'étude nous abuse, RÉGNIER, Sat. III. Dites s'il me détrompe ou m'abuse en effet, CORN. Héracl. II, 6. Notre profond silence abusant leurs esprits, Ils n'osent plus douter de nous avoir surpris, ID. Cid, IV, 3. Sors du trône et te laisse abuser comme moi, ID. Héracl. I, 2. Moi, j'aurais l'âme assez méchante pour abuser une personne comme vous ! MOL. D. J. II, 2. Je vous abuserais si j'osais vous promettre Qu'entre vos mains, seigneur, il voulût le remettre, RAC. Andr. I, 1. Je crains, je crains qu'un songe ne m'abuse, ID. Phèd. II, 2. C'est pleurer trop longtemps une mort qui t'abuse, ID. Esth. I, 1. Est-ce ainsi qu'on m'abuse et qu'on croit me jouer ! VOLT. Orphel. III, 3. Une image trompeuse ne vient-elle pas abuser mes yeux ? FÉN. Tél. IV. Je reconnus, mais trop tard, les chimères qui m'avaient abusé, J. J. ROUSS. Hél. IIIe part. Liv. 18.

    

Abuser une fille, la séduire. Une fille abusée était punie avec le séducteur, J. J. ROUSS. Ém. V.

    S'ABUSER, v. réfl. Se faire illusion. En cela, je me suis abusé. à moins que je ne m'abuse. Voulant nous affranchir, Brute s'est abusé, CORN. Cinna, II, 2. Mais tu t'abuseras, MOL. l'Étourdi, I, 10. Vois si je m'abuse, RAC. Baj. III, 3. Mais moi-même.... me serais-je abusée ? ID. Baj. III, 6. Penses-tu que je sois moins épouse que mère ? Tu t'abuses, cruel.... VOLT. Orphel. IV, 6. En conseiller d'État, de discours je m'abuse, RÉGNIER, Élég. II.

 

REMARQUE :

 

    Pascal a dit : Il n'est pas possible de s'abuser à prendre un homme pour un ressuscité. Cet emploi, qui peut très bien être accepté, est un archaïsme. Voyez-en un exemple plus bas dans un texte de Lanoue.

 

HISTORIQUE :

 

    XIVe s. Comme Phalaris qui tenoit une enfant et avoit concupiscence de abuser en par delettation de luxure inconveniente, ORESME, Eth. 104.

    XVe s. .... Me faites, vous et raison, Aucune declaration ; Ou de votre fait suis abus, Pour ce que dit avez dessus, LA FONT. 675. Povre homme, tu t'abuses bien ; Par ce chemin ne feras rien, Si tu ne marches d'autre pas, Nat. à l'Alch. 31. Las ! ne suis le premier de France Qui sotement s'est abusé, CH. D'ORL. Rond. 34. Ausquels fut dit pour le dict seigneur, qu'ils s'abusoient et que le dict seigneur aimeroit mieux mourir que d'estre contre le roi, J. DE TROYES, 1475. Et avec telles mensonges se abusent bien aucuneffois les maistres, COMM. II, 2. On abusoit le roi quand on lui conseilloit entreprendre ceste guerre, ID. III, 2.

    XVIe s. Ils sçavent l'arithmetique si parfaitement que jamais ne s'abusent à conter, LANOUE, 183. Cet enfant nous abuse, car les estables ne sont jamais on hault de la maison, RAB. Garg. I, 12. Laissons les abuser de leur loisir, MONT. I, 187. Il me venoit compassion du pauvre peuple abusé de ces folies, ID. I, 200. On ne peult abuser que des choses qui sont bonnes, ID. II, 60. Elle n'y trouva les efforts repondants à sa taille, beauté et jeunesse par où elle avoit été prinse et abusée, ID. III, 371. Il usa d'une ruse par la quelle il abusa l'une et l'autre partie pour le bien de la chose publique, AMYOT, Solon, 21. Solon pour vrai est un fol abusé, Qui de son gré lui-même a refusé Un si grand heur que lui offroient les dieux, ID. ib. 22. Stesimbrotus s'abuse grandement pour n'avoir pas bien pris garde à la suitte des temps, ID. Thém. 3. Son filz abusoit un peu trop de l'affection que lui portoit sa mere, et de lui aussi semblablement par le moyen d'elle, ID. Thém. 36. Abusant la jeunesse de vaine espérance, ID. Fab. 51. Les Lacedemoniens abuserent d'Alcibiades plus tost qu'ils n'en userent, ID. Alc. et Cor. 4. Il abusa de son eloquence à calomnier et faussement charger et accuser ceux qui valoient mieux que lui, ID. Pélop. 44. Celui qui ne vise à la voie Par où il va, faut et s'abuse, MAROT, III, 59.

 

ÉTYMOLOGIE :

 

    Abus ; provenç. et espagn. abusar ; ital. abusare.

 

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE :

 

    ABUSER. V. n. Ajoutez :

    

5° Il se dit aussi des actes contre nature. Cet homme, condamné pour attentat aux moeurs, avait abusé d'un enfant confié à ses soins.

 

Décidément la encore abuser peut renvoyer au sexuel…

 

Peut être suis-je sur la bonne voie, une réflexion non plus entre le bon et le mauvais fumeur de pipe (qui ferait plus penser a un sketch des inconnus qu'à une ébauche de réflexion), mais entre l'useur et l'abuseur, le jouisseur libre et le jouisseur aliéné.

 

              C'est à mon avis la un des nœuds du problèmes, une différence fondamentale entre celui qui utilise un produit de façon raisonnable, sans en être esclave, en appréciant les arômes, les nuances, les parfums; et celui qui se retrouve pris dans une dépendance.

              On retrouve d'ailleurs dans la première catégorie que j'appellerais tabacologue autant de degrès divers de connaissances que chez l'œnologue.

 

              Pour avoir travaillé sur la problématique de celui que l'on appelle alcoolique dans un mémoire intitulé "D'une dépendance à l' "Autre" ", sur la toxicomanie dans un autre mémoire intitulé "Mets ta donne", et actuellement sur la dépendance sectaire, la différence me paraît évidente. L'est elle pour tout un chacun ?

 

              J'ai moi même été toxicomane avec mes 20 à 25 cigarettes par jours durant près de 15 ans (ce qui à 31 ans me semble bien long). Ma rencontre avec le tabac s'est faite alors que j'étais en primaire. Une voisine me proposa ma  première bouffée, en primaire, je volais quelques cigarillos et également quelques cigarettes colorées qui venait d'Italie à mes parents. Je fumais de ci de la… Au collège, les choses devenaient plus ritualisées, avec mes 2 cigarettes par jours la semaine, plus des extras le mercredi, le samedi et durant les vacances. Que de souvenirs…Ces paquets cachés au dessus d'une armoire au dessus de mon lit dont j'humais l'odeur le soir au couché. J'ai du tenter tout ce qui se fumait ou presque des brunes, des maïs, des blondes, du tabac à rouler, du tabac à pipe, du tabac à rouler… Ces peurs d'être vu par des amis de mes parents, cette crainte de se faire démasquer et de prendre des confiseries et boissons pour tenter de masquer l'odeur (mon frère qui était mon compagnon d'infortune a même pris du parfum une fois…)

              Arrive une période charnière… le Lycée, comme de nombreux jeunes de mon âge, je commençais à augmenter ma consommation de tabac pour atteindre mon rythme de croisière à 2 paquets de blondes par jour !!! Il faut dire qu'étant interne dans un lycée dont les activités du mercredi étaient limitées, la consommation de tabac (et d'alcool) était bien trop importante pour de nombreux jeunes (dont je faisais partie).

              C'est après des études de droit que j'ai décidé d'arrêter de fumer. Quelle libération !!! Quel plaisir de se retrouver libre, de pouvoir respirer à pleins poumons. C'est à cette pèriode que je me suis mis au golf. J'avais besoin de me dépense un peu et je passais des heures à jouer (entre 4 et 8 heures par jours), ce qui me permit d'obtenir un niveau fort convenable bien rapidement.

              Mais à cette époque là, j'eus la bonne idée de commencer une analyse…Ce qui me permit de reveiller ce symptôme qui n'était qu'endormit et de reprendre ma consommation de tabac!!!

              La vie continua son cours…et ce n'est que depuis un peu plus d'un an que j'ai cessé de fumer et donc également cessé d'être dépendant. Sans souffrance et sans difficultés, grâce aux patchs et a une bonne auto préparation psychologique qui avait durée une année (le fameux demain j'arrête).

 

              Je fumais le matin au réveil, avant le déjeuner bien sûr, entre 1 et 2 cigarettes pour avoir ma dose. Il en était de même le soir avant de m'endormir, où une cigarette poussait l'autre. Malade avec une bronchite, je fumais, alors même que cela m'arrachait les bronches… Un vrai toxicomane à qui il faut sa dose et qui est pourtant bien conscient de tous les risques. A cette époque j'étais un abuseur !!!

 

              J'ai découvert la pipe (celle qui se fume) J à Saint Claude. Peut-on espérer meilleur berceau ? J'y ai découvert l'histoire de la pipe, les matériaux utilisés, les différentes qualités de bruyères…

              Ensuite il y a eut ce forum d'échanges des fumeurs de pipe. Des vrais passionnés qui parlent des tabacs comme on parle d'un bon vin, en parlant des arômes, de la subtilité de tel ou tel mélange, de la spécificité de tel maîtres pipier, etc..

              On y trouve des useurs…De vrais fumeurs de pipes qui prennent plaisir à leur consommation. Sûrement y en a -t-il parmi eux qui sont des abuseurs et qui utilisent le tabac à pipe comme toxique, car comme le dit si bien le professeur Olivenstein (un psychiatre spécialisé en toxicomanies), ce n'est pas le produit qui fait le toxicomane ,mais je ne pense pas que ce soit la majorité des fumeurs de pipe loin de la.

              Peut être est-ce la qu'il faut pointer une différence auprès du grand public et du monde profane. Comme le vin a ses amoureux de 5 étoiles à 10 bouteilles par jours et ses "œnologues" qui boivent du lalande de pomerol avec un verre de temps en temps; le tabac a ses consommateurs de quelques dizaines de cigarettes par jours et ses amateurs éclairés de pipe.

              La différence est peut être celle la. Le fumeur de pipe vrai est peut être un jouisseur, un bon vivant qui prend chaque fois plaisir à prendre une pipe et qui peut ne pas fumer sans éprouver de manque.

              L'autre est un toxicomane qui use du tabac pour avoir sa dose de nicotine, se sédater ou se maintenir éveillé, et en tout cas pour baisser une tension dûe à un manque.















Sites du même auteur :

http://www.psychologue.fr/



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http://www.le-psychologue.com/



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